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lundi 23 août 2010

De l'autre côté de la ligne de changement de date


Lundi 23 août 2010

Position : 16°30'S
175°18'W

Bonjour !

Nous venons de vivre hier une journée plutôt étonnante... Tout d'abord, au lever du jour, nous étions alors samedi 21 août, et en étudiant la carte, nous avons constaté que nous avions franchi la mystérieuse ligne de changement de date. Vaillamment, nous avons donc admis non sans mal que nous étions déjà dimanche, non sans mal puisque cela nous a forcé à faire une croix sur la traditionnelle fête du samedi soir, sans compter que le dimanche, on doit faire dodo tôt. Mais disais-je, vaillamment, nous avons accepté la fatalité et avons décidé de nous concentrer sur autre chose.

Ca tombait plutôt bien, puisque droit devant nous, à une vingtaine de milles, se dressaient les silhouettes prometteuses de deux îles ayant eu la bonne idée de se poser sur notre route. Un coup d'oeil à la carte, un coup d'oeil à l'horizon... oh puis zut alors, on va tout de même pas passer devant deux îles perdues au coeur du Pacifique Sud, tout ça pour grapiller quelques heures sur l'arrivée ! Retour à la carte pour vérifier la topographie, et puis, hop, c'est bon, le chef nous demande de loffer un peu, les derniers bienheureux dormeurs de notre week-end impromptument raccourci glissent de leur bannette sous l'effet de la gîte, et voila que les masses noires à l'horizon se transforment en petites collines verdoyantes.

Niuatoputapu ! Non, ce n'est pas une insulte... C'est le nom du groupe d'îles que nous approchons. Tout bien réfléchi d'ailleurs ça pourrait bien être une insulte après tout, va savoir ! En tout cas, on s'est fait avoir d'une journée, raté la messe et la sortie en discothèque, mais cette escale surréaliste, on décide de ne pas la rater !

Alors que chacun s'exprime à prononcer ou écrire dans son journal le nom barbare des îlots de beauté qui grossissent dans nos viseurs, une autre vision surréaliste apparaît à une centaine de mètres devant nous : une immense baleine saute hors de l'eau, retombant dans un fracas ahurissant et une cohue de vagues sans doute aussi scélérates qu'impressionnantes. Le temps qu'on s'en remette et qu'on attrape les appareils photos, madame la baleine est bien loin, et nous nargue de son souffle nauséabond alors que nous nous concentrons sur notre destin de marins : l'escale improbable au nord de l'archipel des Tonga : Niuatoputapu !!!

Petit mouillage donc pour déjeuner, baignade dans les eaux turquoises à quelques mètres des superbes déferlantes qui s'abîment sur cette perle du Pacifique Sud. On se demande pourquoi nous n'avons pas pris deux mois pour faire ce voyage tant il y a d'îles paradisiaques à découvrir... Bah, celle-ci était inattendue, et même si notre escale est furtive, elle n'en reste pas moins inoubliable. Deux trois bricoles plus tard, les coulisseaux remontent dans le rail de GV, le foc se déroule, et nous reprenons notre route vers les Fidji.

Il est presque minuit, le vent mollit un peu. Nous sommes de quart, Tristan, Anne-So et moi, dans trois heures. On a vécu à cent à l'heure aujourd'hui, pris le soleil, nagé dans une eau limpide, vécu 48 heures en seulement 24, et pourtant je me réveille furtivement au changement de quart. Ah oui, j'avais oublié, on est presque à la pleine lune... ça doit être pour ça ! A quelques jours près, on l'aurait eue deux fois ?!

En tout cas, le temps passe de plus en plus vite ici. On se prend à rêver de l'expérience inverse, quand on reculera d'un jour en repartant vers Ushuaïa... avec un peu de chance, on pourrait donc faire 400 milles dans la journée ?! Allez, je dois vous laisser, l'heure tourne. A moins qu'on n'en change encore ? On finit par s'y perdre... avec délices, je vous rassure !

Prochaines nouvelles depuis les Fidji, que nous pensons atteindre d'ici le 25 août. En attendant, je vous souhaite donc une excellente journée à tous.

Salutations Niuatoputapuiennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

1 commentaire:

Coolie a dit…

Sounds wonderful! I miss the turquoise waters too. Here we swim in cold gray under black skies. On a les paradis qu'on mérite! Grosses bises à tous avec une salutation particulière à Patrick et Tristan. A bientôt sur le blog.