Mardi 22 juin 2010
A quai à Ahe, aux Tuamotu
Position : 14°32'S
         146°21'W
Bonjour !
Nous sommes arrivés au petit matin dans la petite passe qui donne accès au lagon envoûtant du petit atoll d'Ahe aux Tuamotu après 4 jours de navigation paisible dans un alizé capricieux, pas pressé de nous amener par ici. Peu connue du grand public, Ahe est pourtant le lieu où Bernard Moitessier avait choisi d'établir son fare, et où il vécut le plus clair de son temps ici en Polynésie. En fait de Rangiroa, c'est donc ici que les vents nous ont amenés, puisqu'en Polynésie, on doit composer avec les marées et la lumière du jour pour pouvoir accéder en toute sécurité à l'intérieur des lagons, les passes étant redoutables en raison des coraux affleurants et des forts courants de marées qui en régissent le passage.
C'est donc en rang d'oignons sur le pont, et moi même perchée dans le mât à veiller les éventuelles patates de corail qui auraient eu le mauvais goût de se trouver sur notre route, que nous sommes entrés ce matin dans notre tout premier lagon polynésien, du moins si l'on exclut celui des Gambier. Les mots sont faibles pour décrire cette scène tant on serait tenté d'en faire un cliché ou de réduire cela à une jolie carte postale. Une infinité de bleus des plus profonds aux plus scintillants, étoilés de-ci de-là par d'innombrables coraux, et bordés de sable blanc où poussent on ne sait comment de jolis petits cocotiers.
Une fois la passe franchie, un chenal balisé mène au village principal, protégé par un véritable port naturel formé par une barrière de corail, le long de laquelle fleurissent d'innombrables fermes perlières. Comble du luxe, un quai tout propre nous tend les bras, et ce sera la première fois depuis longtemps que nous passerons la nuit amarrés à terre.
Quelques pas dans le village suffisent à vous enivrer du parfum de Tiare qui remplace ici le bourdonnement des villes et le bruit des 4x4. La visite est succinte : quelques maisons, deux ou trois chantiers, une école, l'église, une épicerie, un dispensaire et le bureau de poste, voici en gros les seuls éléments dont se pare ce village accroché sur un banc de sable perdu dans l'immense océan Pacifique. Impression d'apesanteur... Le temps s'est arrêté en route et semble n'avoir pas ratrappé Ahe, où l'on retrouve la vie dans son plus simple appareil. Un lagon poissonneux, des jeunes hommes tatoués ramant sur des pirogues irréelles, une industrie perlière qui dégage pas mal de bénéfices et fait vivre tout le village, quelques cocotiers... finalement, on n'a pas besoin de beaucoup plus. Les villageaois s'en accomodent bien, et il ne nous en faudrait pas beaucoup pour nous en accomoder non plus sans doute... Ne seraient-ce les paraboles et les téléphones portables, on se croirait bien dans un monde meilleur, où l'homme et la nature ne font qu'un.
Finalement donc, cette escale impromptue qui a remplacé Rangiroa pour une question de timing s'avère riche et apaisante. Et puisqu'on n'a qu'une vie, nous avons décidé de partir à l'aube demain histoire d'aller voir si tout de même on ne pourrait pas aller vite fait voir à Rangiroa si le lagon est aussi beau...
Après une journée de détente, de promenades à terre et en kayak pour certains, nos yeux pétillent de bonheur après encore une fois, une escale magnifique autant qu'étonnante, toujours magnifiée par les chaleureuses rencontres avec les locaux, qui chez eux, qui en pirogue. Il faut vivre ça une fois dans sa vie, et tous autant que nous sommes, on compte bien en profiter jusqu'à la dernière miette !
Sur ce, je vous laisse et reviens vers vous en fin de semaine, pour vous conter les derniers jours de notre périple, et bien sûr, tenter de vous mettre en ligne quelques clichés pour illustrer tous mes textes !
Iaorana!
Juliette pour l'équipage de Paradise
 
 
1 commentaire:
oui oui vite des photos, nous sommes en attente. Quelle croisière ! je déguste vos récits et j'aimerais être à bord ! bises au Tonton (même s'il ne veut pas qu'on l'apelle Tonton !)
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