Sur les traces de Charcot

Jeudi 20 janvier 2011

Position : 65°06'S
64°04'W

Bonjour !

Nous sommes de sacrés petits veinards, puisque cela fait maintenant deux jours que le soleil est fermement installé au-dessus de nos têtes, et je ne vous raconte pas comme cela transforme totalement le paysage ici. De sublime, on passe à super sublime ! Les mots sont faibles pour décrire les paysages que nous traversons paisiblement au moteur, faute de vent !

Hier, nous avons quitté la base américaine de Palmer après avoir partagé le déjeuner avec l'équipe sur place. C'était très sympa de se retrouver ainsi au milieu de ce petit microcosme au fonctionnement minutieusement horlogé, et de découvrir un peu cet univers particulier. La base est très bien approvisionnée, néanmoins, tout doit être pensé et étudié en cas de problème, afin que la survie des 45 personnes y logeant puisse être assurée en cas d'incident. Une belle rencontre donc, et un échange vraiment intéressant, grâce au formidable accueil offert par la chef de base.

En début d'après-midi, nous avons mis le cap sur le détroit de Lemaire, surnommé Kodak Valley, puisque ce couloir encaissé entre de hautes montagnes offre, par des journées comme nous avons eu hier notamment, des possibilités de prises de vues nombreuses... et on ne s'en est pas privés ! Pour parfaire un peu la chose, le passage était encombré de glace, et nous avons dû jouer les brise-glace et pousser un peu les growlers pour passer.

Un vrai régal pour les yeux, et une arrivée tardive à la base ukrainienne de Vernadsky, où nous avons retrouvé pas mal d'amis qui étaient mouillés... le coin commence à être assez fréquenté ! Coucher de soleil somptueux, puis une belle lumière avec la pleine lune... le rêve !

Ce midi, après une balade à terre, nous avons remis le cap vers le Nord et sommes venus mouiller à Pleneau, sur les traces du commandant Charcot, à deux pas du mouillage où il a hiverné. Mouillage saisissant s'il en est, et de nouveau, nous rencontrons des amis... qui sont en ce moment à bord en train de nous abreuver d'histoires étonnantes de leur hivernage ici-même il y a trente ans...

Alors, désolé, mais je vais aller les écouter ! Je reviens très vite pour la suite de nos aventures !

Salutations antarctiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise